Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Vie est Belle mais :))
20 avril 2008

Inflation : la fausse solution d'un recours à la BCE

j'ai remarqué ces derniers temps les problèmes qui existent partout dans le monde  à propos de la hausse des prix , j'ai voulu alors partager cet article extrait du site http://www.marianne2.fr avec vous.



 

La banque centrale peut-elle lutter contre l'inflation ? Alors que certains prix flambent, la hausse du niveau général des prix flirte désormais avec les 3%, taux encore faible, mais le plus important depuis 1992.
L'argument qui justifie que l'on ait confié à la Banque centrale la mission de lutter contre l'inflation revient à considérer que l'inflation apparaît quand la Banque centrale émet trop de monnaie. Survient alors un excès de demande sur les marchés. Les prix sont poussés à la hausse, car l'économie ne peut pas produire plus si personne ne veut travailler plus. Cet argument est défendu par les économistes monétaristes, qui sont des libéraux. Or, l'hypothèse d'une inflation d'origine monétaire est invalidée dans la réalité. La masse monétaire croît à un rythme proche de 15%, sans que l'inflation ne dépasse pour l'heure 3%, parce que l'économie est loin d'être en plein-emploi.
Si les prix ont explosé dans certains secteurs, ce n'est aucunement parce que la Banque centrale a injecté depuis cet été des liquidités pour sauver les banques de la déroute, mais c'est pour des raisons spécifiques aux marchés du blé, du lait, de l'énergie, du logement et de la grande distribution.
Ainsi, la hausse du prix des matières premières agricoles et énergétiques pèse sur les coûts de production des entreprises qui les utilisent. Celles-ci répercutent donc cette hausse sur leurs prix, afin de préserver leurs profits. Certains en profitent même pour accroître leurs marges, comme dans l'agroalimentaire et la grande distribution. Les économistes disent que ce type d'inflation, par les coûts, est d'origine structurelle et non pas monétaire.

Pour chaque type d'inflation, une solution structurelle appropriée

Que faire alors, face à une telle inflation ? Face à une inflation structurelle, une politique influençant la formation des prix des secteurs concernés s'avère appropriée. Par exemple, l'inflation par les coûts salariaux qui prévalait dans les années 70 a été vaincue par les politiques de rigueur salariale, qui se poursuivent d'ailleurs à l'excès. La hausse des prix de l'énergie, quant à elle, nécessite une réflexion pour sortir du « tout pétrole ». L'engagement public en faveur des énergies renouvelables doit alors devenir une priorité nationale.Pour contrer la hausse des prix du blé et du lait, il faut une mise à jour de la politique agricole commune. La politique du logement doit également être repensée. Enfin, pour bienvenue qu'elle soit, l'ouverture à la concurrence dans la grande distribution paraît illusoire, compte tenu des ententes oligopolistiques constituées. Il faudra sans doute en venir à un certain encadrement des prix de détail, si ce n'est inventer un service d'intérêt général de la distribution.

Surtout pas d'intervention de la BCE !
Face à ce type d'inflation, d'origine non monétaire, la pire des solutions serait que la banque centrale s'en mêle. Son premier réflexe serait de resserrer la politique monétaire, pour casser la demande qu'elle pense être à l'origine de l'inflation, alors que la croissance européenne est déjà la plus faible du monde. Le niveau excessif des taux d'intérêt entretiendrait une crise du crédit, à l'heure où les banques souffrent de la mésaventure des subprimes. Il provoquerait une nouvelle appréciation de l'euro face au dollar, dont les entreprises allemandes elles-mêmes commencent à souffrir. Rappelons qu'un euro s'échangeait hier contre 1,50 dollar.
Ceux qui réclament l'ouverture du débat interdit sur les objectifs de la politique monétaire ne sont donc pas des démagogues. S'ils ne vont pas jusque-là, d'éminents économistes, réunis autour du prix Nobel Robert Solow, viennent de lancer un appel pour une véritable politique macroéconomique en Europe.
On est en droit d'attendre que ce débat s'ouvre enfin lors de la présidence française de l'Union en juillet prochain.

Le dicton du jour :
«En France on n'a pas de pétrole, mais on a des idées !»

Publicité
Commentaires
Publicité
Publicité